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Publié le Lundi 16 janvier 2017 à 17:06
Les salaires de l’Amisom sont financés par l’Union européenne (UE), mais, cette dernière ne verse plus depuis des mois, à Bujumbura, les 5 millions d’euros mensuels destinés à payer les soldats burundais en Somalie (notre photo).
Elle souhaite trouver un moyen de payer ces soldats, directement, pour empêcher le gouvernement de ce pays en crise, asphyxié, économiquement, par des sanctions internationales, d’utiliser cet argent à d’autres fins. Aucun accord n’a, encore, été trouvé à cet effet.
“Nous avons décidé de lancer la procédure, comme on l’avait, déjà, annoncé depuis longtemps, car nos troupes engagées au sein de l’Amisom ne peuvent continuer à travailler sans être rémunérées”, a déclaré le premier vice-président, Gaston Sindimwo, rappelant que Bujumbura avait menacé en décembre d’un tel retrait.
Avec 5.400 soldats, le Burundi représente le deuxième contingent de l’Amisom, après l’Ouganda. Déployée pour lutter contre les islamistes shebab ayant juré la perte du gouvernement central somalien, celle-ci est forte de plus de 22.000 hommes.
“Nous aimerions continuer de soutenir et de sécuriser la Somalie mais nous sommes obligés de mettre en marche les mécanismes de retrait”, a expliqué M. Sindimwo, selon lequel “les soldats burundais engagés dans l’Amisom sont entrés dans leur 12e mois sans être payés”.
Le Burundi est plongé dans une grave crise depuis l’annonce, en avril 2015, de la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat controversé et son élection, en juillet, de la même année. Les violences ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 300.000 personnes à quitter le pays.
La décision de l’UE de suspendre le paiement des soldats burundais via Bujumbura a pour but d’accentuer sa pression sur un pouvoir qui refuse tout dialogue avec l’opposition. En mars 2016, l’UE, premier donateur du Burundi (430 millions d’euros pour la période 2015-2020), avait, déjà, suspendu son aide directe au régime.
La présidence burundaise rappelle que les modalités de paiement de ses soldats en Somalie sont prévues par un accord signé avec l’Union africaine (UA). L’organisation continentale organisera son prochain Sommet, les 30 et 31 janvier, à Addis Abeba.
En novembre, l’UA avait rejeté “fermement” la décision de l’UE de suspendre le paiement des salaires des soldats burundais en Somalie, notant “les conséquences lourdes et négatives sur les opérations de l’Amisom, ainsi que, sur les avancées sécuritaires réalisées en Somalie”.
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