Burundi : assassinat de la députée Hafsa Mossi, figure modérée du CNDD-FDD

Trésor Kibangula  Jeune Afrique

Selon des sources concordantes, Hafsa Mossi, figure modérée du CNDD-FDD, parti au pouvoir au Burundi, a été tuée mercredi à Mutanga Nord, dans l’est de Bujumbura. Elle était députée au sein de l’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est (EALA).

Ses compatriotes se souviennent encore de ses larmes versées lors de sa visite il y a une année au camp de réfugiés burundais de Mahama, au Rwanda. Une marque de compassion de la députée Hafsa Mossi, membre de l’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est (EALA), qui n’avait pourtant pas plu à tout le monde.

« Les extrémistes du CNDD-FDD [Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie, parti au pouvoir au Burundi, ndrl] n’avaient pas apprécié cet épisode. Et Hafsa Mossi se savait menacée », confie àJeune Afrique une proche de l’élue assassinée, le 13 juillet, à Mutanga Nord, un quartier résidentiel de Bujumbura.

Selon plusieurs sources concordantes, des inconnus ont tiré sur cette figure modérée du CNDD-FDD après l’avoir tendu une embuscade. Elle a succombé à ses blessures dans un hôpital militaire de Bujumbura. Un assassinat qui rappelle celui perpétré deux mois plus tôt contre le général Kararuza à Gihosha, dans le nord-est de la capitale burundaise.

Un « acte ignoble et lâche », selon Nkurunziza

Sur Twitter, le président Pierre Nkurunziza a dénoncé un « acte ignoble et lâche ». « C’est une perte inestimable pour le Burundi, sa famille et toute l’EAC [Communauté d’Afrique de l’Est] ».

Hafsa Mossi, ancienne correspondante de BBC swahili à Burundi, a été porte-parole du chef de l’État burundais à sa prise de pouvoir en 2005, avant d’être ministre (Communication, Chargée de la communauté est-africaine notamment).

Du côté des anti-Nkurunziza, beaucoup de personnalités de la société civile se disent également « choqué[es] » par l’assassinat de Hafsa Mossi. À l’instar de Pacifique Nininahazwe, président du Forum pour la conscience et le développement (Focode)  qui décrit la victime comme une « femme de cœur ».