Mise en ligne le 26 août 2016
Ce Mercredi 24 Août 2016, la Commission Nationale du Dialogue Intérieur (CNDI) a rendu public un rapport qui recommande au pouvoir illégal et illégitime de Monsieur Pierre NKURUNZIZA d’enterrer l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi. En outre le même rapport recommande que la constitution soit amendée afin de lever le verrou de la limitation des mandats présidentiels, les quotas politiques et ethniques convenus, les quorums de vote des lois, etc. Enfin, le rapport de cette Commission Nationale du Dialogue Intérieur (CNDI) qui est télécommandé par Monsieur Pierre NKURUNZIZA, propose la révision de la loi sur les partis politiques, sur les organisations de la société civile et les confessions religieuses. Cette révision a pour objet final l’instauration au Burundi d’un monopartisme et une légalisation de la terreur de la pensée unique en cours.
Le 19 août 2016, le Président du régime illégal et illégitime burundais, Monsieur Pierre NKURUNZIZA, a applaudi ce rapport dans son discours à la nation en affirmant qu’il va suivre les recommandations suscitées.
Ce rapport malheureux est tombé après un communiqué incendiaire du parti-Etat, le CNDD-FDD, du 16 août 2016, qui, tout en reprenant le discours habituel d’incitation à la violence et la haine ethnique, nie le génocide rwandais de 1994 avec un argumentaire qui laisse comprendre que le même drame pourrait s’abattre sur le Burundi.
Face à ce forcing sombre et anachronique, le CNARED-GIRITEKA rend publique la déclaration suivante :
1. Pour le CNARED-GIRITEKA et la grande majorité du peuple burundais, l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi est un pacte de cohabitation sacré et un socle de la stabilité du Burundi qui a fait ses preuves. S’arroger le droit de l’amender unilatéralement est un dédain, un acte irresponsable et une déclaration de guerre au peuple burundais.
2. Lever le verrou de la limitation des mandats présidentiels contenu dans l’Accord d’Arusha et dans la Constitution qui en découle, modifier les quotas politiques et ethniques équivaut à légaliser le coup de force de Monsieur Pierre NKURUNZIZA qui s’est octroyé un troisième mandat illégal, lequel a déclenché la contestation populaire et source du drame que vit au quotidien le peuple burundais depuis le 25 avril 2015; cette gymnastique vise aussi à permettre à Monsieur Pierre NKURUNZIZA de rester au pouvoir ad vitam aeternam.
3. Ce projet d’enterrer l’Accord d’Arusha et d’amender la Constitution burundaise met fin ipso facto aux négociations inclusives conduites par la Communauté est-africaine et soutenues par l’ensemble de la communauté internationale. L’échec des pourparlers d’Arusha est dû à l’obstination de Monsieur Pierre Nkurunziza qui a toujours refusé toute solution négociée. Ce refus est un mépris envers le peuple burundais, la sous-région, l’Union Africaine, les Nations Unies, initiateurs de ces négociations et parrains de l’Accord d’Arusha et toute la communauté internationale!
4. Le CNARED-GIRITEKA condamne l’auteur de l’échec de ces pourparlers d’Arusha et rappelle que l’échec de ce processus légitime la lutte armée et ouvre un boulevard à une guerre civile qui risque d’embraser toute la région des Grands Lacs africains.
5. La révision de la loi sur les partis politiques, sur les organisations de la société civile et les confessions religieuses conduit à la suppression de tous les partis politiques, toutes les organisations de la société civile et toutes les confessions religieuses qui ne soutiennent pas le 3ème mandat illégal de Monsieur Pierre NKURUNZIZA et le chaos qu’il a engendré. Le Burundi reviendra au monopartisme et à la pensée unique inacceptable.
6. Ainsi le CNARED-GIRITEKA appelle le peuple burundais qui a payé un lourd tribut pour accéder au multipartisme et à la démocratie, à refuser par tous les moyens l’abolition de tous les acquis de la démocratie au Burundi.
7. Dans sa déclaration du 16 Août 2016, le parti CNDD-FDD dirigé par Monsieur Pierre Nkurunziza a sorti une déclaration qui nie l’horrible génocide rwandais de 1994. Avec un argumentaire ethniste et divisionniste, le parti de Pierre Nkurunziza ose soutenir que le génocide macabre de 1994 est une fabrication « des envahisseurs du F.P.R soutenus par les Nations Unies dans le but de détruire le Rwanda et renverser le pouvoir hutu de Juvénal Habyarimana ».
8. Le CNARED-GIRITEKA condamne énergiquement cette négation du génocide rwandais par le pouvoir en place à Bujumbura. Cette négation du génocide rwandais devrait convaincre les sceptiques que le même drame est en cours de préparation au Burundi. Une préparation que le fidèle allié de Pierre Nkurunziza, Jacques Bigirimana a confirmé dans sa sortie médiatique du 19 Août 2016 sur les ondes de la Voix d’Amérique.
9. Pour parer à ce plan macabre, le CNARED-GIRITEKA lance un appel pressant au Conseil de Sécurité des Nations Unies afin qu’il déclenche les mécanismes devant protéger le peuple burundais qui vit les préludes d’un génocide annoncé. Le Conseil de Sécurité doit autoriser en urgence l’envoie d’une force internationale de protection de la population et d’imposition de la paix au Burundi.
10. En attendant, le CNARED-GIRITEKA lance un appel aux membres des Corps de défense et de Sécurité du Burundi afin qu’ils prennent leurs responsabilités conférées par la loi. Celle-ci les oblige de protéger tout le peuple burundais. Cette protection est aujourd’hui un devoir et une nécessité absolue.
11. Et si la communauté internationale devait rester au balcon pendant que le régime criminel de Monsieur Pierre Nkurunziza décime le peuple burundais, les burundais n’auront d’autre choix que l’auto-défense par une résistance armée.
12. Au peuple burundais, le CNARED-GIRITEKA dit ceci : « Notre Nation se perd. Le Burundi perd sa place dans le concert des nations, parce que dirigé par une cécité politique, l’incompétence, la haine, la boulimie et le vol de l’équipe Nkurunziza. Nous devons de gré ou de force, lui assurer survie, indépendance, démocratie et développement pour léguer aux générations futures une nation digne, fière et prospère pour tous. Et pour réussir cette mission et survivre à la présente oppression sanguinaire, et si la communauté internationale continue dans ses hésitations de nous secourir, l’autodéfense devient de plus en plus la seule option qui, demain, nous restera. »
Fait à Bruxelles, le 26 Août 2016
Pour le CNARED-GIRITEKA
Dr. Jean Minani
Président.