La Belgique prête à participer à une force d’interposition au Burundi

CNARED-Giriteka, 4 Févr. 2016| Dans une interview accordée par le Ministre belge des Affaires Étrangères et de la Coopération, M. Didier Reynders à la chaîne française France 24, ce mercredi 3.2.2016, ce dernier affirme que son pays est plus que prêt à participer à une force d’interposition au Burundi.

Cette sortie médiatique du Ministre belge en charge de la Coopération a été faite après que le centre ville de Bujumbura, la capitale burundaise, ait été objet de violences faite par des inconnus. Dans l’avant midi de ce mercredi 3.2.2016, trois explosions successives ont fait 1 mort et 5 blessés graves parmi les civiles se trouvant devant la poste centrale de Bujumbura.

Didier Reynders précise notamment qu’au début de cette crise, que ce soit la Belgique ou l’Union Européenne, aucun effort n’a été ménagé pour dissuader Pierre Nkurunziza à ne pas briguer un troisième mandat. Mais lui, il a persévéré tout en connaissant les conséquences qui allaient s’en suivre, et voilà que le pays est sombré dans une spirale de violence. « Il y a énormément de violences qui se font chaque jour, il y a des morts et on parle de plus de 200.000 personnes qui ont quitté le pays », précise-t-il.

Selon le Ministre Reynders, la solution est le dialogue inclusif. Que ce soit la Belgique, l’Union européenne, les Nations Unies, etc, tout le monde est prêt à contribuer pour que les opposants qui sont éparpillés un peut partout dans le monde, surtout dans les pays voisins comme au Rwanda et en Ouganda, participent à ce dialogue. « Il faut revenir à l’esprit des Accords d’Arusha, c’est-à-dire faire participer tout le monde à la gestion du pays d’une manière correcte. » insiste-t-il.

Mais il regrette que Nkurunziza est doublement fermé, non seulement, il n’est pas visible, mais aussi il est devenu imperméable à toute solution négociée, pour lui c’est l’usage de la force qui est la solution. A propos, le Ministre Reynders dit : « Pour l’instant le Président se referme complètement. Ce que l’on va essayer de s’imaginer, c’est de voir si une force d’interposition n’est pas nécessaire.» souligne le Ministre belge en charge de la Coopération qui met pourtant les négociations avant l’imposition d’une force armée.

Au cas où ces négociations s’avéraient impossibles suite au refus du pouvoir de Bujumbura, le Ministre belge des Affaires Étrangères et de la Coopération ne voit pas d’autres choix que de convaincre l’Union Africaine et les nations Unies d’envoyer au Burundi une force d’interposition.

Concernant le rôle de cette force, le Ministre Reynders précise que cette force ne viendrait pas seulement pour empêcher le pouvoir de commettre des violences, mais qu’il y a aussi des rebelles armés qui commettent des violences auprès des populations civiles. « C’est pour pouvoir les amener tous sur une même table de négociations afin que cessent ces violences. » insiste-t-il.

Au niveau des mécanismes de mise en place de cette force d’interposition, « La Belgique n’a ni les moyens ni les capacités d’agir seule, mais elle est prête à appuyer la logistique. » ainsi éclaircit le Ministre Didier  Reynders.

La Rédaction.