Depuis la prise du pouvoir de Pierre NKURUNZIZA en Août 2005, les burundais ont assisté et assistent impuissant à une façon étrange d’assassiner les présumés opposants au troisième mandat de ce dernier.
Dans la fraicheur du pouvoir NKURUNZIZA en 2005, c’était des membres du parti de l’opposition de l’époque, le Front pour la Libération Nationale ou FNL qui ont été les plus visés. Les premières victimes ont été découvertes dans la rivière Ruvubu à Province MUYINGA. Les corps des victimes avaient été transpercés par une tige de bois et mis côte à côte tels des brochettes avant d’être jetés dans la rivière. Dénoncé en premier par la ligue de défense des droits de l’homme et des prisonnier, APRODH, et les enquêteurs de la section des droits de l’homme encore présents au Burundi, le gouverneur de MUYINGA s’était empressé de déclarer sur les medias qu’il s’agissait des corps des porcs qui s’étaient noyés dans la rivière.
Dans la suite et tout au long des mandats 2005 – 2010 et 2010 – 2015 des corps sans vie dont la majorité étaient toujours des membres du parti FNL ont été à maintes reprises retrouvés dans la rivière RUSIZI et d’autres dans le lac TANGANYIKA.
Les Burundais faisaient semblants d’être indifférents aux annonces sur les medias sur ces découvertes macabres. Certains commentaient cyniquement « nibo bariko bariko baracanamwo » quand Pacifique ININAHAZWE alors président du FORSC ou Forum des Organisations de la Société Civile ne cessait d’alerter sur les media locaux en ces termes :
« Aujourd’hui, vous êtes indifférents à ces annonces macabres. Vous ne dites rien de ces victimes. Demain vous risquez de vous réveiller quand ça sera le tour des vôtres mais ça risque d’être trop tard », disait – il.
Le fervent défenseur des droits de la personne humaine, Pierre – Claver MBONIMPA faisait le même cri d’alarmes mais en vain.
Cette même étrange façon de tuer et ensuite jeter dans les rivières s’observe depuis Avril 2015. Les bourreaux ligotent la victime les coudes liés avec les pieds avant d’être assassinées. Dans quelques cas, les bourreaux ont arraché les cœurs des victimes. Des jeunes manifestants ont été arrêtés et sont actuellement portés disparus. Un jeune rescapé a témoigné avoir été tiré des cachots de la SNR, transporté jusqu’à la rivière RUSIZI où il allait être tué et jeté. Il aurait eu la vie sauve grâce à un malentendu entre ses bourreaux qui l’ont abandonné à moitié mort. Il sera sauvé par un pécheur qui l’a retrouvé le matin et a alerte les membres de sa famille. Il est actuellement en lieux surs.
Alors que la police, les membres de la CNIDH et des journalistes du Quotidien IWACU observaient ce mardi un corps présumé du journaliste Jean BIGIRIMANA qui flotte toujours sur la MUBARAZI où le corps a été bloqué entre des pierres, un deuxième corps avec des coudes et pieds liés par derrière a surgi flottant toujours sur l’eau de la MUBARAZI. Aujourd’hui, il y’a lieu de se poser cette question :
« Pourquoi tuer et jeter dans des rivières ou des lacs ? Serait – ce une forme de rituel ? pour qui ? Au Dieu d’un haut ? »
Ceux qui croient aux pouvoirs de la magie noire défendent qu’il y’aurait de ces êtres au pouvoir surnaturel qui établissent leur royaume sous les eaux des lacs et des rivières. Ces derniers donneraient le pouvoir à ceux qui y croient à conditions de s’adonner à ces rites macabres dont sacrifices humains ! Croisons les doigts que ça ne soit le cas pour le Burundi.
Sinon tous les leaders confessions religieuses auront un gros pain sur la planche pour sauver le Burundi de l’emprise d’une telle puissance maléfique.
Aline Kamana.