Présidentielles américaines : Entre H. Clinton et D. Trump, qui pourra rassurer Nkurunziza ?
Par tradition, les élections présidentielles américaines suscitent l’attention du monde politique aux 4 coins de la planète. Ainsi le soutien à tel candidat à l’élection se définit d’abord par le rapprochement forgé sur l’idéologie qu’on défend par rapport aux valeurs républicaines ou démocrates ; ensuite l’affinité ou l’empathie qu’on éprouve à tel autre candidat peut engendrer un sentiment de satisfaction ou de peur panique à sa victoire.
Si Donald Trump a déclaré publiquement lors de sa campagne, vouloir s’en prendre à certains dictateurs africains qui changent leurs Constitutions pour se maintenir au pouvoir, il n’est pas allé par 4 chemins pour manifester son désamour face à un certain N. Sarkozy, candidat aux présidentielles françaises ; alors que la victoire d’Hillary Clinton est beaucoup plus redoutée au Kremlin que dans n’importe quelle autre capitale occidentale.
Et l’Afrique,…
Les présidentielles américaines sont suivies particulièrement en Afrique. Certes, Le bilan de la politique africaine de l’administration Obama (le 1er Président de couleur) reste mitigé malgré ses origines africaines. La gestion du printemps arabe a été un camouflet pour l’administration Obama et l’assassinat de Kadhafi en 2011 fut une catastrophe pour l’Afrique entière et les conséquences sont encore perceptibles. Le seul Président américain qui porta l’Afrique dans son cœur, ces 30 dernières années fut Bill Clinton. En effet, ce fut pendant l’administration Clinton que le fameux Africa Growth Opportunity Act (AGOA) fut adopté ; un dispositif permettant les échanges commerciaux préférentiels entre les USA et certains pays africains. Rappelons aussi que le Président Clinton s’est particulièrement et personnellement investi dans l’aboutissement des Accords d’Arusha que Nkurunziza vient de violer.
Nkurunziza se fait-il du souci ?
Après que Nkurunziza s’est fait tapé aux doigts à maintes reprises par l’administration d’Obama suite à ses violations massives des droits humains ainsi que la fermeture de l’espace médiatique, le président burundais s’est ouvert davantage aux pays du BRICS, principalement la Russie et la Chine qui traditionnellement sont moins regardants sur les questions relatives aux violations des droits humains.
Si le candidat souhaité par le Président russe, D. Trump a promis de s’en prendre aux dictateurs africains, ce candidat excentrique ne rassure pas pour autant Nkurunziza mais il semblerait que le pensionnaire du palais de Kiriri craint beaucoup plus la victoire de Hillary Clinton car son mari conserve son réseau d’influence dans la sous-région et plus spécialement témoigne-t-il une amitié sincère avec son pire ennemi, son voisin “du nord”! comme qui dirait qu’en géopolitique l’ami de ton ennemi ne pourra jamais être ton ami.
Miburo