Tous nous sommes menacés de mort : ou l’urgence d’une mobilisation nationale contre la nkurunziose

Par Sébastien Ntahongendera

Première partie

Sébastien Ntahongendera
Sébastien Ntahongendera

« En acceptant de prendre ce médicament, je souscrivais, de fait, à l’un ou l’autre de ces effets : ou bien j’allais avoir une hémorragie nasale avec des morceaux de viande qui allaient me tomber du nez jusqu’à ce que mort s’en suive, ou bien j’allais devenir fou ».

Ainsi témoignait, un de ces jours devant ses ouailles plutôt hypnotisées, le « très bien aimé » président-pasteur Nkurunziza. Plus qu’authentique, la vidéo y relative a fait le tour du monde !

Et il prit le médicament ! La suite ? Vous la voyez bien ; c’est une simple question de  déduction selon les principes élémentaires de la logique formelle ! En tout cas, à lui seul et à y réfléchir profondément, ce témoignage se trouve être une excuse à Nkurunziza pour les crimes qu’il inflige au peuple Burundais. Je vous vois hurler ! Ne vous hâtez pas ; suivez-moi lucidement !

En effet, nul ne peut être tenu responsable des actes qu’il a posés étant tout sauf maître de ses facultés mentales. Mais alors,  à qui la faute ? Si tout un peuple peut se plier devant la volonté dictatoriale de quelqu’un qui reconnaît publiquement ne pas être maître de ses facultés mentales, à qui incombe la faute ? Si nous sommes aujourd’hui si malmenés, si massacrés, si torturés, si paupérisés, si mal gouvernés…, à qui la faute ? Si nous laissons un homme mentalement inapte massacrer physiquement et mentalement notre jeunesse, assassiner l’enseignement, détruire la fonction publique, incendier les marchés publics « pour que Dieu en construise des plus modernes » (c’est un de ses ministres qui le disait !)… ; bref, si nous laissons les malades nous gouverner, à qui la faute ? Montesquieu a donné la réponse : « Les peuples ont le gouvernement qu’ils méritent ».

Eh oui ! Nous dormons profondément ; il est temps de nous réveiller ! Que ceux qui, jusqu’ici, font tout pour pousser Nkurunziza à partir se faire soigner (notamment en Hollande et plus précisément à La Haye) me pardonne cette globalisation ; je ne suis pas inconscient de leurs nobles actes. Mais alors, les autres, où êtes-vous ? Que faites-vous ? Qu’attendez-vous ? Si vous tous qui souffrez des affres du régime de Nkurunziza,  et Dieu sait combien vous êtes nombreux ; eh bien, si vous tous qui êtes malades de la nkurunziose vous vous étiez impliqués  dans la recherche de votre thérapie, il y a longtemps que tout le Burundi serait guéri ! Mais non ;  vous végétez dans les cachots du fanatisme spirito-ethnico-politicien cher à votre gourou !

Je dis bien « gourou » et je pèse mes mots : Nkurunziza n’est pas assez loin de devenir un simple chef d’une secte, et une secte antique.  En effet, derrière, devant et à côté, il n’a plus ni militants ni collaborateurs ; il a une clique d’ouailles, d’acolytes et de victimaires (au sens antique du terme, entendez les assassins  conducteurs des victimes au bûcher sacrificiel) ! Car un militant, ça réfléchit. Car un collaborateur, ça conseille. Ça se révolte même si le cas y échoit ! Et aujourd’hui, le cas y échoit effectivement. L’heur est grave, très grave. Et quand j’observe le degré de soumission de certains Burundais vis-à-vis de Nkurunziza, je me demande s’il ne leur a pas transmis, tout simplement, ses génies que je n’ai plus à décrire !  Voyez : sans exception, tous les Burundais nous sommes en train de succomber des dommages directs et collatéraux de la guerre atroce que, « selon la volonté de Dieu », Nkurunziza a choisi de nous livrer ! Mais levez seulement un petit doit pour le critiquer, c’est toi que son petit cercle d’ouailles, d’acolytes et de victimaires traitera d’ennemi du peuple.  Et la ligne de défense de ces brebis du révérend président-pasteur se résume en ceci : « C’est la volonté de Dieu » ; « c’est un Hutu ; laisse-le tranquille ; les Tutsi aussi ont tué » !

Car pour ces « disciples » de « saint » Pierre de Mwumba, le bon Dieu est cynique et sadique, aime la haine (surtout la haine ethnique), le sang des innocents, l’injustice, la spoliation et tant d’autres péchés qui sont la marque de fabrique des « D-D » de la ligne dure! Car ces phénomènes se croient plus Hutu que Messeigneurs Ntamwana et Sérapion, les Dr. Minani, les Niyonkuru, les Léonce, les Domitien, les Ntibantunganya, les Onésime et autres « Tout-Autre ». Car pour ces gens-là, Nkurunziza est doté d’un degré de hutité supérieur à celui de tous les Hutu du monde ! Car pour ces chantres du messianisme anti-tutsi, le fait d’être Hutu vous dédouane de tout crime contre l’humanité, vous confère le droit de massacrer les Hutu, de tuer l’avenir de toute la jeunesse burundaise, de droguer les uns, d’abêtir les autres, de condamner d’autres à l’exil et/ou à un chômage à perpétuité, d’enterrer le Burundi quoi ! Car pour ces pauvres esprits corrodés par la rhétorique anti-tutsi, le fait qu’un certain Tutsi s’est avéré auteur d’un quelconque massacre dans le passé donne à la confrérie de Nkurunziza l’autorisation de massacrer ses petits et arrières-petits enfants !

Que le citoyen lambda soit aveuglé devant les frasques de ce fanatisme des siècles oubliés, je peux le comprendre ; il ne s’est pas imprégné de la rationalité d’un Voltaire, d’un Rousseau, d’un Montesquieu et de tant d’autres professeurs des libertés civiques et politiques. Je peux,  par exemple, à la rigueur, comprendre qu’un analphabète soit forcé de cotiser pour un parti dont il n’est ni membre ni sympathisant, comme les imbonerakure le font subir à l’envie aux pauvres gens des quartiers et communes assiégées par le fanatisme spirito-ethnico-politicien de la mafia au pouvoir.  Mais là où le bât blesse, parmi ces victimes, il y a des gens instruits, même hautement instruits. (Lire la suite dans la partie suivante…)