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Le 23/11/2016
Le dernier rapport de l’ONG Iteka fait craindre la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) sur la situation des droits humains au Burundi. Il révèle des meurtres, des enlèvements, des disparitions forcées, des tortures, qui y sont perpétrés depuis la grave crise politique qui secoue le pays voici près de 3 ans. Pour la FIDH, il faut «agir avant qu’il ne soit trop tard».
C’est un tableau très sombre que présente le Burundi. 1.000 morts, 8.000 personnes détenues pour des motifs politiques, 300 à 800 disparus, et plus de 300.000 personnes à l’exil ont été enregistrées. Selon le rapport, les exactions sont commises par des forces à la solde du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Il y est mentionné les actions perpétrées par des Imbonerakure, une organisation de jeunesse proche du régime en place. «Le régime du président Nkurunziza s’est lancé dans une fuite en avant criminelle pour conserver le pouvoir par tous les moyens», relève Dimitris Christopoulos, président de la FIDH.
Il a appelé la communauté internationale à «agir avant qu’il ne soit trop tard». L’ONG Iteka, pour sa part, invite l’Union africaine et l’ONU à envoyer au Burundi une mission de paix afin de protéger les populations civiles et de redonner une chance au dialogue politique. «Des crimes contre l’humanité sont en cours et il existe un risque de génocide», s’inquiète Anschaire Nikoyagize, le président d’Iteka.
Détails des accusations
Selon le rapport, les assassinats ciblés, les détentions arbitraires sont pour la plupart dirigées contre les Tutsis que le pouvoir désigne comme des ennemis. Toutefois, le rapport de plus de 200 pages fait état aussi des exactions commises par les Forces républicaines du Burundi (FOREBU) et la Résistance pour un Etat de droit (RED-Tabara), proches de l’opposition.
Le rapport Iteka craint la situation d’isolement et de radicalisation du Burundi, pour s’être retiré de la Cour pénale internationale (CPI). A cela s’ajoutent des tensions avec les Nations unies. Les autorités burundaises avaient suspendu leur collaboration avec Jamal Benomar, le médiateur de l’ONU. Elles ont exigé le remplacement du représentant onusien à travers une lettre adressée à Ban Ki-moon avant l’arrivée en janvier 2017 d’Antonio Guterres, le nouveau Secrétaire général des Nations unies.
«Durant cette période de transition entre les deux Secrétaires généraux, le Burundi ne voudrait pas être pris au dépourvu», a indiqué Albert Shingiro, ambassadeur burundais à l’ONU.
P. A. Mvango
Référence: http://www.ihsnews.net/burundi-une-situation-toujours-dramatique/