Arusha, Samedi 21 Mai 2016, Menya | Cela fait déjà six mois, le 28 Décembre 2015, le médiateur principal dans le conflit Burundais et Président Ougandais M. Yoweli Kaguta Museveni procédait au State House” en Entebbe en Ouganda a l’ouverture en Ouganda des pourparlers entre le gouvernement et l’opposition burundais pour tenter de mettre fin aux violences nées de la volonté de M. Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat que l’opposition a qualifié d’illégale et contre les Accords d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi signés en 2000.
En 2003, le gouvernement de Transition dirigé par Domitien Ndayizeye avait signé un autre accord de cessez – le feu avec le principal mouvement rebel de Cndd – Fdd. Cet accord avait permis une organisation d’élections démocratiques paisibles et inclusives en 2005, lesquelles ont mis au pouvoir l’ancien mouvement rebelle, le CNDD – FDD et son président élu Pierre Nkurunziza. En 2010, l’ex – mouvement rebelle devenu parti au pouvoir a encore une fois gagné une autre séries d’élections fortement contestées par l’opposition mais que la communauté internationale « aurait soutenues afin sauvegarder une paix fragile dans ce pays ou la population gardait une mémoire fraiche de crimes alors qu’a peine on mettait des mécanismes de réconciliation nationale », selon un diplomate en fonction a Bujumbura. Hélas, les démons de la guerre avaient continué a planer dans le ciel burundais et ce qu’on a voulu éviter arriva : La guerre, les morts et les réfugiés.
La répression exercée Par la police et certains éléments de Force de Sécurité sur les manifestants vite qualifiés de « Terroristes » par le gouvernement a été brutale et nulle autre pareille. En moins d’une année seulement le bilan a été très lourd de 500 morts selon les Nations Unies et plus de 1000 morts selon des organisations de défenses des droits humains locales. Le HCR quant a lui évoque un bilan de plus de 270.000 burundais réfugiés dans les pays voisins dont la RDC, le Rwanda, la Tanzanie et la Zambie principalement.
Appel a un dialogue inclusif.
Depuis lors, la communauté internationale et celle d’Afrique de l’Est n’ont cessé d’appeler les parties en conflits à des pourparlers rapides pour arrêter ce carnage et se sont convenues sur une nouvelle médiation Est Africaine, un bloque économique auquel le Burundi appartient pour tenter d’arrêter les nouvelles violences et trouver un compromis. Il y’a 10 ans, en effet, un accord dit d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi avait permis d’arrêter des violences cycliques qui dataient de quelques années après l’indépendance du Burundi en 1962 ayant fait des centaines de milliers de morts dans ce petit pays. Ouvertes le 28 Décembre 2015 ces nouvelles négociations de paix avaient été effectivement inclusives car dans cette messe on y trouvait tous les Key – Players de la vie politique et sociale au Burundi y compris d’une part le gouvernement, l’opposition et une société civile proche du gouvernement. Et d’autres part une opposition dite radicale sous le para – pluie du CNARED – GIRITEKA, la société civile (ayant appelé les manifestations contre le 3 eme mandat) ainsi que des représentants des confessions religieuses. Ces pourparlers devaient ensuite reprendre le 6 Janvier 2016 telle que l’avait annoncé le Médiateur Museveni. Elles ont attendu plus de 5 mois avant que la communauté de l’Afrique de l’Est décide d’adjoindre a l’ancien médiateur apparemment très occupé, par un Co – médiateur l’ancien président Tanzanien Benjamin William Mkapa plus disponible. Plus disponible oui parce que ce dernier s’est vite lancé dans des consultations des leaders des Etats de l’Afrique de l’Est avant de fixer la reprise des négociations inter – burundaises en date du 2 Mai 2016 laquelle date hélas sera reportées pour la deuxième fois a ce Samedi 21 Mai. Et nous y sommes et le rendez – vous respecté, MAIS !
Négociations du 21 Mai un « Re – make » du dialogue interne burundais.
Le 15 Novembre 2015, M. Gaston Sindimwo a procédé au lancement de la CNDI, la Commission Nationale de Dialogue Interne. En créant cette commission selon Gaston Sindimwo le gouvernement “a voulu réaffirmer la volonté et la détermination du gouvernement d’organiser un dialogue national et inclusif.”
“ce dialogue devrait relancer un processus d’acceptation mutuelle et d’engagement collectif vers un avenir commun débarrassé de toute forme de violence.” Avait dit Gaston Sindimwo.
Depuis lors, le gouvernement avait organisé des tournées et séances de discussions entre invités qui selon un analyste politologues “n’étaient que rencontres d’ amis du gouvernement qui devaient dire ce qu’il voulait entendre pour se légitimer”.
Depuis le 13 Mai, des invitations ont été lancées par la médiation pour convier les parties au round du 21 Mai. A la grande surprises de la principale plateforme de l’opposition dite radicale dont certains membres venaient d’effectuer une visite d’entretien aux bureaux du médiateur, ni le CNARED – GIRITEKA, la société civile et les confessions religieuses n’ont été invites. Le porte – parole de cette plateforme accuse le médiateur d’avoir a été très sélectif et exclusif en invitant les amis du gouvernement de Nkurunziza et en ignorant les principaux concernés de la crise.
Les delegations.
La délégation officielle de Bujumbura comprend 4 ministres, Alain Nyamitwe, Pascal Barandagiye, Evelyne Buyoyi et Léontine Kanyana. Le grand et omniprésent conseiller de Nkurunziza fait également parti de cette délégation qui a ete renforcée par 5 caciques du parti au pouvoir dont Gélase Ndabirabe, Venant Burikukiye, Bénigne Rurahinda, J. Pierre Sinzinkayo et Laurent Nicimbeshe.
Du cotée de l’opposition, la médiation a dirigé son choix vers les partis Nyakuri que le gouvernement de Bujumbura avait lui-même créés avec la main du spécialiste et expert de la Nyakurisation M. Edouard Nduwimana dans sa volonté d’affaiblir l’opposition. Jacques Bigirimana et Concilie Nibigira sont très connus dans ce processus et sont parmi les illustres invités de Benjamin William Mkapa à ce round. D’autres personnes dont les discours incendiaires et de soutiens au parti au pouvoir lors du dialogue interne à Rumonge sont également de la partie sans qu’elle représente ni parti politique ni association.
L’opposition radicale et la société civile quand a eux semblent avoir été des enfants mal aimés de Mkapa. Alors qu’une grande délégation avait rendu une visite au médiateur pour lui expliquer l’importance de la présence du CNARED – GIRITEKA et des personnes clés de la société civile et des congrégations religieuses comme l’avait fait le président Ougandais lors du lancement des pourparlers le 28 décembre 2015 a Entebbe, un fonctionnaire du bureau de la médiation l’actuel Secrétaire General de l’EAC et ambassadeur plénipotentiaire de Nkurunziza l’aurait entendu de son oreille. Il a plutôt préféré inviter les proches du pouvoir en faisant fi a l’avertissement de CNARED – GIRITEKA quant a l’issue de négociation sans eux. Sur 25 partis politique qui composent cette plateforme, M. Libérât Mfumukeko a préféré invite 5 partis mais a tire individuels. Le MSD a rejetée l’invitation. Le Frodebu a préféré se rendre a Arusha mais “Pour avertir que ces négociations Sans le CNARED – GIRITEKA, la Société Civile et les mouvements armés ne mèneraient qu’a un échec cuisant qui laisserait le médiateur de triste mémoire”, selon Léonce Ngendakumana, le président du Frodebu.
Le nouveau round de pourparlers d’Arusha pour la Paix au Burundi devrait donc se terminer mardi le 24. Il serait très intéressant d’écouter les interventions des uns et des autres tout en espérant que le “Master of Cérémonies ou MC” sera capable de contenir certains discours de haine tels que nous les avons entendus a Rumonge