Bujumbura, Lundi 2016.10.03 _ (Menya)
Burundi – Education
Le gouvernement actuel a créé une bombe à retardement difficile à désamorcer.
80.000 enfants – élèves d’un âge compris entre 14 et 17 ans ont échoué les tests nationaux qui devaient leur donner l’accès aux classes supérieures. On peut se poser les quelques questions suivantes :
- Comment s’occuper des 80.000 enfants pendant les moments où ils devraient être en classe comme leurs amis?
- Comment les parents géreront- ils l’éducation de leurs enfants en chômage forcé.
Bujumbura semble ne pas être inquiet par cette situation. La ministre de l’éducation ne s’en est préoccupée outre mesure. Elle promet que les 80.000 enfants pourront rester à la maison d’où ils attendront tranquillement revenir participer au test de l’an prochain.
Connaissant les conditions de vies des familles burundaises (noter que la majorité des enfants sont issus du monde rural), les enfants seront – ils dans des conditions socio – psychologiques et physiques favorables pour préparer ce test national de l’an prochain ?
Une autre remarque qui me parait importante à soulever concerne le renfoncement d’un fossé déjà existant entre des enfants des familles « nantis » de Bujumbura et d’autres villes du Burundi et les enfants issus des familles « pauvres » du monde rural.
Selon les statistiques sur les taux de réussite pour l’année scolaire 2015 – 2016, plus de 80% de réussites aux tests de 9ème et de 10ème sont des enfants issus des écoles privées de Bujumbura et autres villes du Burundi. Le reste donc (20%), est issu des écoles du monde rural.
Dans l’avenir cette situation risque de renfoncer l’écart entre les gens des villes et les populations rurales que le pouvoir populiste de Bujumbura ne cesse de caresser pour gagner sa sympathie auprès des populations du monde rural et ainsi se maintenir.
En notant que certaines personnes issues de l’élite ont déjà envoyé leurs enfants dans de bonnes écoles des pays voisins comme le Rwanda, l’Ouganda et le Kenya et mêmes lointains comme en occident (Canada, Etats-Unis et l’Europe), ces derniers qui aujourd’hui apprennent à parler et à écrire toutes les langues internationales et à bien utiliser l’ordinateur, reviendront avec de bons diplômes pour des postes dans des grandes institutions (para) publiques et seront plus favoris par rapports à leurs compatriotes qui parleront, a peu – prés, ces langues de travail et sans connaissance des TIC devenus un important outil et incontournable dans ces institutions.
En outre, un autre nombre important d’enfants échoueront l’an prochain et viendront augmenter le nombre actuel d’enfants délinquants en chômage. Il y’a donc lieu de conclure que le gouvernement actuel a crée une bombe à retardement qui sera difficile aux futures gestionnaires de la République de désamorcer.
Aloys de Gonzague Niyoita